La suppression du Championnat de France féminin SL15.5 est une des "erreurs" fédérales sur la filière catamaran qu'évoque ici Françoise Dettling -double Championne du Monde Hobie Cat 16-. photo FT

…Et va s’en revenir « plein d’usage et raison

Naviguer en équipage féminin, c’est tout un art. Un art d’autant plus difficile qu’il n’est pas inné et a du mal à faire parti des acquis.
Alors lorsqu’il y a 4 ans j’ai vu apparaître sur le calendrier fédéral la Women’s Cup, je me suis dit c’est quoi ce truc. Car malgré tout, j’entre dans les statistiques basiques du ; « les hommes entre eux se soutiennent, les femmes s’évaluent »
Un œil donc sur cette épreuve et un œil sur j’irai bien mais je ne peux point, me voici à l’année 2015. Ayant laissé passé 4 éditions, j’ose à peine écrire, bêtement.

La mixité aux jeux olympiques en catamaran de sport, l’irrespect des parités au sein des conseils d’administration/bureau exécutif, la suppression des titres de Championnes de France dans certaines séries,  ne font partie que d’une même idée, encore et encore : l’idée que les femmes ne mériteraient pas d’être les égales des hommes. Je dis cela d’une façon si simpliste qu’il en paraitrait même que je croule sous le poids du masculin. Les articles écrits par des femmes réputées, aux cours des siècles, sont tristement d’actualité et il nous faut alors trouver des stratégies pour prouver que nous pensons bien.  Le travail fait par la Commission Centrale d’Arbitrage est extraordinaire. La formation faites aux femmes et le slogan : « Yes you can », le nombre croissant de stagiaires sont là pour prouver que les femmes sont investies dans la voile et qu’elles le désirent, si on leur en laisse le choix et le moyen. Bien sur, il faut se battre, pour une vraie parité, dans nos clubs, dans nos ligues, dans notre Fédération et à l’Isaf , car aux Jeux Olympiques les femmes devraient accéder en équipages féminins à des supports techniques, rapides et fun.

Le catamaran de sport est en pointe avec la mixité du Nacra 17 et permet la confrontation sans complexe filles/garçons chez les plus jeunes, cependant rien est gagné !

Cette année, la Red Bull Cup prémices pour des jeunes de 16 à 20 ans de l’América’s Cup se coure en Flying Phantom. Super, mais y aura t’il des femmes ? Quelqu’un a t-il pensé à faire naviguer des jeunes équipages féminins sur des bateaux de ce type ?

La disparition des titres féminins fait partie du même processus. Puisque les jeunes minimes et cadettes sont devant les garçons, elles n’ont pas besoin de titres. Et c’est elles mêmes qui en redemandent puisqu’elles adooorent s’entrainer avec les garçons. Le sujet serait trop long à traiter pour expliquer que l’entrainement n’a rien à voir avec la compétition. RCA le bateau entièrement féminin qui navigue en ce moment sur la Volvo Race en a sûrement bien entendu et bien lu sur le niveau qu’elles n’auraient pas ! Tiens donc..Alors, la Women’s Cup, une épreuve à part entière en J80, une idée riche et formidable qui devrait perdurer dans le temps, avec des équipages de plus en plus nombreux et qui serait un des fers de lance de la voile au féminin, c’est tout simplement génial.
Allez les filles !
Françoise Dettling
Présidente de l’association française  Hobie Cat

Dans 10 ans combien aurons-nous de catsailors français(es) dans le top 10 mondial ? photo: FT.

Après quatre jours variés et complexes selon Cammas, le top 10 de la première épreuve 2015 de la sailing world cup  permet de constater que le catamaran de sport sur le support olympique regroupe des profils variés mais avec des tendances lourdes.  Et que la culture française de l’olympisme sur deux coques constitue un atout qui permet aux tricolores de briller dans cette discipline d’une voile olympique, pas pour les nuls, qui mérite sans doute mieux qu’un descriptif sans histoire.

Placer trois équipages dans le top 10 d’une épreuve mondiale n’est pas anodin

Deux médailles en or (1988, 1992),  des accessits à chaque fois le catamaran de sport apporte plus que son lot de performances depuis 30 ans à la France. Si on compare les moyens consacrés par la FFVoile avec d’autres disciplines cela pourraît laisser à penser que moins, c’est plus de médailles. Cela reste du mauvais esprit. Plus sérieusement, la culture catamaran du haut niveau française pèse lourd et  se transmet de coach en coach spécialisés et passionnés. Les jeunes en profitent, des groupes se font et au moins cinq équipages français forment un pack unique au monde, une  force de frappe redoutable pour progresser: Besson/Riou, Vaireaux/Audinet, Cammas/DeTurkheim, Ogereau/Vandame et les petits jeunes Laugier/Bellet.

Dans ce contexte un ou deux catamarans supplémentaires au JO et le fait que le top 10 mondial soit représenté sur les jeux et non la stupide règle imposée à la voile d’un équipage par nation rapporterait des médailles à la France comme en ski-cross ou potentiellement en perche. Voilà une action, M. Champion, a mener à l’ISAF et au CIO. Ne serait-ce que pour argumenter afin que l’Etat désargenté mais qui veut de la médaille, continue de financer la fédération, non ?

Tout le monde peut espérer briller en cata de sport mais avoir joué en Hobie Cat 16, Tornado et Formule 18 s’avère  statistiquement incontournable

40% des barreurs du top 10 après 4 jours variables et compliqués, sont passés par les flottes intenses avec les jolies voiles en couleurs et coques à bascule. Ne compter pas sur moi pour rappeler que c’est le support que la FFVoile a supprimé de la filière jeune en 2013. 20% sont des ex-Tornadistes, 30% issus de la formation noble du dériveur et ont su s’adapter au monde de la vitesse pour chasser la médaille. Cammas complète ce top 10, la star vient du large et de la F18 avec une équipière lasérienne. Un petit mot sur Iker Martinez l’Espagnol confirme que faire du deux coques c’est pas aussi facile que ça, même quand on vient d’un support véloce.

Le catamaran de sport de vieux ?

La persistance des ex-Tornadistes illustre que quand on commence le catamaran on n’en sort pas. Aussi et surtout que le  jeu de la régate rapide demande une expérience importante. Certains persiflerons que le poste de barreur n’est pas trop physique d’où Figueroa, Bundock et d’autres athlètes qui peuvent encore jouer. Et faire progresser les plus jeunes, rétorquerons les sages ;-) .

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