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Orion Martin / Nadine Wieland un équipage français vice-Champion du Monde Hobie Cat 16 ! Champion du Monde jeune Hobie Cat 16 l'équipage néo-calédonien: Auxence Thomas / Noa Ancien, 3ème et podium: Léo Belouard / Théo Bord ( et 9ème de l'Open quand même). Orion en tee-shirt bleu, les jeunes sont à droite de la photo de famille. photo: org. World HC16

Le tir groupé, 4 équipages dans le top 11, des performances françaises est remarquable et confirme un haut niveau tricolore dans une série populaire qui porte la voile sportive d’aujourd’hui et surtout de demain.

Le petit compte rendu d’Orion pour commencer: « Pas facile ce championnat, du vent faible, une cote très découpée et montagneuse, un plan d’eau fermé… condition de lac quoi ! Vent instable en force et direction. Nous avons donc du nous arracher pour remonter notre retard qui était de 25 points sur le deuxième en début de finale ! La suite vous la connaissez, impressionnant même et incroyable pour nous. Rester concentré manche par manche alors que les équipages de devant craquaient un par un envahi par le stress. Merci à ma petite Nadine Wieland et mes potos Bader Cédric, Benjamin Roulant, Jessica Nuel  et tout les autres car sans vous rien n’aurait été possible. »

Benjamin Roulant et Jessica Nuel, 7èmes,  les jeunes néo-caled déjà podium du Youth Léo Belouard / Théo Bord 9ème , 11èmes, Cédric Bader avec Sarah Holland privés de podium par une DSQ de trop. Cela roucoule pour le cata français, sans compter ceux qui ne sont pas allé (ni à pied, ni autrement) en chine. Pour mémoire Daniel Bjornholt le géant danois au look de Jésus filiforme, Champion du Monde 2016 avec Josephine Frederiksen,  a privé de titre européen jeune les français en 2012, 2013 et 2014.

La flotte internationale du  Hobie Cat 16 forme les top guns de l’olympisme

Je rabâche, mais selon l’adage kaki: pédagogie c’est répétition. Et la pédagogie  en s’appuyant sur des faits têtus, s’avère nécessaire pour faire évoluer des approches scotchées aux grandes heures du dériveurs des années 1980.

Précision indispensable, il n’y a pas de souci pour une délégation française à la vénérable Commodore Cup, 8 équipages français sur le mondial 49er à Miami (contre 2 en N17), un équipage pour le mondial match race junior qui va jouer avec les locaux néo-calédoniens , une délégation fédérale sur un euro de Moth à foil ou les équipes de  windsurfers talentueux.

En revanche l’absence de moyens  et de reconnaissance des jeunes sportifs  (et moins jeunes  comme ceux qui bossent sur le full foiling en Classe A) du catamaran de sport n’est que la persistance d’une analyse aujourd’hui dépassée d’un paysage sportif voile en pleine évolution. Pour mémoire et anticiper les JO de la jeunesse en 2018 ont retenu planche à voile , kite-surf et catamaran…

Majorité d’équipages mixtes, un poids cible vers 130/135 kg, une grande sensibilité aux déplacements longitudinaux, cela ne vous évoque rien ?

Bora Gulari (USA – Moth à foil), Iker Martinez (ESP – 49er), Sofia Bekatorou (GRE – 470/Yngling) et Franck Cammas (FRA – Large) au top dans leur discipline ont pu apprécier via le Nacra 17 que les Besson (FRA), Bissaro  (ITA) et Waterhouse (AUS) formés au sein des flottes denses avec seulement 2 voiles des coques bananées sont de redoutables adversaires.
Quand à la technicité de la régate et des supports en catamaran de sport, Gulari, double Champion du Monde de libellule à foil déclare même: «  » I would say [the Nacra 17 is] even trickier than anything else [that I’ve sailed] up to this point. »

Orion aura 34 ans en 2020, c’est l’âge actuel d’un certain Billy Besson ;-)

En 2016: du beau sport, du plaisir et de la lisibilité/visibilité. photo: FT

2016 va être copieuse pour le top niveau du catamaran. JO, étape des ACWS en France, Mondial Hobie 16, Européen F18 à Brest, TFV,  seront parmi les points forts d’une saison sportive qui va de mars à novembre et dont les rendez-vous nationaux et internationaux sont nombreux.  Très nombreux. Trop nombreux ?

Du beau sport !

D’abord car c’est la santé. Plus sérieusement dans ce registre que nos camarades du classe A subliment la distinction volant/archimédien sans diviser cette belle classe de développement technique.

Que les Hobistes, Dartistes, Nacraistes, F18istes, F16istes, ClasseAistes, Phantomistes,  progressent et rapportent des podiums internationaux après de belles luttes à chaque bouée.

Que les sélections pour représenter le pays se gagnent en fonction des résultats sur l’eau, pour les JO et aussi chez les jeunes. Il est en effet assez surprenant qu’aucun (0)  des 8 finalistes de la Red Bull Foiling Generation n’ait été retenu dans la première fournée du beau projet Team France – Morbihan. Il est facile de comprendre que la fédération privilégie (7/10) les jeunes qu’elles recrutent dans ses structures dédiées aux monocoques. Mais régater à haute vitesse sur deux coques de n’improvise pas en quelques mois et les brillants jeunes locaux (3/10) pratiquants du catamaran retenus ne sont pas que des lièvres.

Que la spécificité de notre sport soit enfin reconnue et admise. Franck Cammas pour progresser en AC45 à choisi le Nacra 17 pas le 49er, ni le SB20 ou le Longtze. En observant de près Iker Martinez est un grand champion issu du dériveur moderne, mais il n’a pas la fluidité ni la glisse d’un Billy Besson ou d’un Jason Waterhouse. Le jeune australien de 24 ans est issu du Hobie Cat 16, d’un peu de F16/F18, a impressionné sur la dernière Youth America Cup avant d’emporter le test event de Rio devant Billy Besson/ Marie Riou. Il s’agit moins de hiérarchiser que de reconnaître les spécificités, l’identité d’une pratique qui reste ouverte.

Enfin, dernier voeu de cette rubrique que les jeunes filles et garçons qui pratiquent le catamaran de sport puissent avoir enfin un Championnat de France dédié  au moins de 25 ans sur lequel ils joueront sur des supports identiques.

Du plaisir

Que la température soit de 22° , la force du vent 15 knot sur la plupart des sorties. Que l’alanguissement dans la molle ou la montée d’adrénaline dans la baston soient librement consentie.

Que les parcours soient beaux, les lignes mouillées légèrement babord pour étaler la flotte et éviter la loterie du black flag. Que les jurys viennent sur les épreuves catamaran pour observer le fairplay sur l’eau et donc n’ayant rien à faire après ,  puissent boire des coups le soir avec les coureurs.

Que les bénévoles d’épreuves, les entraîneurs et parents  soient heureux du spectacle,  des performances et surtout des progrès des compétiteurs. Enfin que ces derniers s’éclatent dans le jeu de la régate  rapide.

De la lisibilité/visibilité

Que la retransmission des épreuves majeures soit ouverte le plus largement (Meheut oui, c+ possible).

Que les titres nationaux soient lisibles et prévisibles.

Que les formats novateurs et intenses du type du Bordeaux Cata Raid, de la Red Bull Foiling Generation ou des records locaux  deviennent la  composante forte et attractive  de notre sport comme l’a été le raid, il y a 25 ans.

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