Dans la molle un ShockWave de 2008 se bagarre avec un Cirrus R de 2014 monté en performance Sails. photo Franck Tiffon

Le présent article a pour ambition de compiler les impressions et retours de coureurs, d’observations en tant que zod-man et de quelques nav. perso,  cela n’engage donc que son auteur (ma vérité, votre opinion ! Selon la formule Gorafienne ;-) ).

Ce préliminaire fait, toi pas s’affole, gentil constructeur, la force de la F18 c’est qu’il y en a  pour tous les goûts.

Tu veux un bateau facile, polyvalent avec une bonne côte de sortie, et en plus tu es pas léger (>155 kg),  le seul point faible (3/5 c’est à dire pas mieux que les autres) est le portant, il est royal au dessus 10 knot au près (4 à 5/5), c’est le Nacra infusion Mk2.  Cette seconde évolution, même pour un canot ancien donne de top résultats. Il suffit de se souvenir de la 6ème place de Moana Vaireaux / Manon Audinet sur un Mondial 2013 stratosphérique obtenue sur cata ancien avec des heures de nav. Besson et Lagarrigue le sorte de la boîte et il claque l’Eurocat 2013. Tu rétorqueras:  » ces gus auraient gagné sur un âne avec marqué F18 dessus » et tu n’auras pas tort, camarade lucide.

Le Cirrus R avec les voiles Performance Sails ( du plancher et surtout ordinateur de Peter Vink qui est aussi le co-associé de Gunnar Larsen chez Cracra), c’est le canot du moment qui peux te faire croire que tu es meilleur que tu ne l’a jamais rêvé. Impérial dès 12-14 knot (4-5/5 au près et idem au portant), le pari architectural d’Emmanuel Boulogne, du chantier du nord reste toujours un peu plus délicat dès que le vent tombe (pas le sujet à St Barth !) et une superbe machine à gagner comme l’ont prouvé les « vieux » Fred Duthil/Moreau (avec des voiles All Purpose) ou les jeunes frangins Hainneville. Attention cela reste un peu technique et il faut être précis et suivre à la lettre les indications du gourou. Accepte le style brusque et viril.

Le C2 de Mr Goodall c’est celui permet de se concentrer sur le plan d’eau. Héritier du Capricorn de Martin Fischer, il est doté du gréement type kangoorou, tu blindes le gréement tu tires sur la ficelle et ça marche. En plus le tuning guide et les évolutions régulières (le foc suite au dernier mondial avec Dieu Ashby) font que le support est très efficace si tu abuses pas du Mac Do. Si tu es fin barreur c’est encore mieux.

Un support technique radical avec la déco de fou c’est le Phantom d’Alex Udin, un plan Fisher aux stéroïdes. Plutôt technique avec l’espar topissime du Cirrus R, et ne pas oublier qu’il est développé par et un peu pour des top guns. Si tu es aux alentours de 160 kg d’équipage c’est mieux, tu peux utiliser 100% des dérives. Gros potentiel et bateau attachant. Pas besoin de caler les dérives (private joke).

Le WildCat Hobie mérite une release mais ce n’est pas la volonté du chantier qui vise la monotypie. Développer un jeu de voile avec un mât français et ça le fait, à mon sens. Dis Mr Hobie tu veux jouer ?

Le ShockWave (je sais, les notres 2008 et 2013 sont en vente ;-) mais on verra sur quoi on navigue en 2015, may be encore ces bons supports) dans sa version Mk2 a de bons atouts: la molle, la brise tu es confort quand les autres transpirent,  et le portant (5/5  avec un spi North ou iSails à 650€ TTC), mais un trou de performance pour le près au-dessus 10 knot.  JC de Siréna conscient de cela le livre  maintenant avec un mât Cirrus (c’est une manie) et des voiles Performance Sails (c’est une manie -bis).

Alors, heureux ?

La F18 avec des bateaux d’occasions à partir de 7.000€ compétitif est une série incroyable pour progresser et faire du catamaran de sport. La classe est sympa, mix élégant de jeunes teigneux et d’anciens, pas si anciens. Les épreuves sont de folie du raid exotique au Mondial et tu régates en temps réel sans concession. Retrouver ici les 5 raisons pour vivre la F18 et bonne réflexion/hiver !

La remarque finale est sur le vieillissement de ces magnifiques bêtes de course. Attention à ne pas perdre un niveau de finition et d’échantillonnage qui font la longévité de supports dont le prix neuf dépassent 20.000 roros.

Fais du cata de sport d'abord tu feras de la voile après ! photo: FT

#‎CatSailorPride‬

Si comme moi les remarques désobligeantes et légèrement condescendantes des voileux authentiques sur les engins de plage à deux coques vous amusent. Ces derniers temps, vous rigolez franchement. Le génialissime  et prémonitoire Petit Baigneur avec Louis de Funès avait bien annoncé, dès 1968, que les catamarans révolutionnaient la course à la voile.
Difficile pour certains d’admettre aujourd’hui encore cela. Surtout quand les mêmes ont mal vécu une après midi humide sur un Hobie 16, l’égo blessé des susdits renvoi alors à la rétivité perçue du support.

Faire du catamaran de sport est le passage obligé pour être devant  sur la Route du Rhum 2014

Après la Coupe de l’América tombée dans la Classe C et le Tour de France à la Voile, qui s’est doté d’un catamaran avec une coque au milieu pour être sage, c’est à l’emblématique Route du Rhum d’être emporté par ce phénomène fort. Mouvement invisible et/ou mal perçu (comme beaucoup d’autres enjeux, mais ce n’est pas le lieu d’énumérer) 17 , rue Henri Bocquillon à Paris où le mot même de catamaran est tabou. La novlangue fédérale s’arc-boute et veut imposer le terme générique de multicoques de sport. Le bureau exécutif FFV considère la commission catamaran, pardon multicoque de sport, comme un placard sans action sérieuse, ni vision, en lui attribuant zéro budget.

Mais qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse (du Rhum oeuf corse) et force est de constater que la voile Tabarliesque, modèle majeur de la régate franco/française depuis 40 ans c’est à dire la course au large en solitaire est dominée aujourd’hui par les adeptes des engins de plages et du Petit Baigneur.

Loick Peyron (Classe A, D35, AC45) et Yann Guichard (Tornado au JO de 2000, AC45, D35) en Ultime, assez logique en multicoques, mais aussi François Gabart (Dart 18, Champion du Monde jeune Tornado, 4ème du Championnat du Monde F18 en 2013, Champion de France Classe A en 2014)  en Imoca, Thibault Vauchel-Camus (Hobie 16 et X fois Champion de France Formule 18) en  Classe 40 sont des leaders des flottes principales. Loïc Fequet malheureux sur son 50 pieds et Damien Seguin Handivoile olympique et en Classe 40sont aussi issus du Hobie Cat 16 et de la Formule 18. Sébastien Rogues le ténor de la Classe 40 a un vrai programme formule 18, seulement un hobby ? ( 1 franc dans le nourrin).

Ils sont partout chaque week-end de la Coupe au TFV: les envahisseurs débarqués des engins de plage

Pierre-Antoine Morvan un des meilleurs performers français en MatchRace et Matthieu Salomon en J80, ces deux derniers des purs produits des coques bananées. Chez les ministes/figaristes des jeunes comme Thomas Normand ou Julien Villon confirment bien: fais du catamaran de sport tu feras (très bien) de la voile après !

Comment omettre Franck Cammas l’immense Champion Français (et vice-Champion du Monde F18 en 2009) qui en marchant vers la Coupe passe par la case technologique avancée de la Classe C et le niveau sportif du Nacra 17 . Cela non sans beaucoup d’humilité, ce qui sied au vrai et grand Champion (21ème du dernier mondial à Santander). Ou encore un certain Daniel Souben autre héros du Tour de France à la voile longtemps entraîneur de catamarans de sport du Morbihan (SL15.5, HC16, Tornado). Extrême 40 et AC45 sont le terrain de jeu naturel des anciens tornadistes de toutes les nations.

Vieux motard que jamais pour bicoquer et indispensable pour envisager le Saint Graal de la Coupe de l’América

Le marin ISAF 2014 n’est autre que James Spithill pour ses exploits en AC72 et au passage rappeler qu’il fut 19ème du mondial F18 à Erquy en 2010 avec un certain Glenn Ashby. Fais du cata et tu gagneras la Coupe après, c’est le message très bien compris par Sébastien Col qui essaye de voler sur GC32, Philippe Presti en Classe A, Michel Kermarec en Viper ou Sir Ben Ainslie en Nacra 20.

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