Sur seulement neuf JO, le Tornado a contribué au tiers des six médailles d'or françaises depuis 1945. photo FT

Pas de structure d’excellence pour le catamaran de sport

Aujourd’hui encore le catamaran de sport permet à la France de placer trois équipages dans un top 10 mondial d’une série olympique. Dont les Champions du Monde en titre… Malgré  cette indéniable excellence française , le catamaran de sport est la seule discipline voile a ne pas disposer ni de pôles régionaux, ni d’un pôle national. Il y a dans le même temps: quatre pour les dériveurs , deux  pour les habitables, un pour le confidentiel skiff , trois pour la planche à voile.

Un jeune listé en catamaran de sport, c’est à dire ayant fait la performance internationale permettant d’être reconnu par le ministère jeunesse et sport,  n’a pas de structure. il ne lui est proposé qu’un « rattachement administratif » et des examens médicaux, certes précieux dans le cadre d’une entraînement intensif mais  qu’il a subi déjà une demi-douzaine de fois, s’il persiste,  le malheureux, dans des performances internationales. Belle récompense ! Courageusement et avec abnégation, une paire de techniciens assurent des entraînements avec des moyens sans rapport avec les séries « nobles ».

Et comme cela fonctionne en terme de performances, pourquoi changer ?  Poussons le bouchon plus loin et supprimons dans cette logique nihiliste toutes les structures existantes pour avoir le niveau des résultats français du catamaran de sport ! Ok, je sors ;-)

En l’absence de  filière jeune dédiée il était normal il y a 20 ans , que le catamaran olympique accueille des sportifs venus de supports lents. Ce n’est plus vrai aujourd’hui.

Plus sérieusement, alors  que  des compétiteurs issus du catamaran  brillent en Classe 40,  J80, Figaro et sur le support du TFV (Vauchel, Salomon, PA Morvan, Dary/Bellet/Melot, Dutreux, Villon…) en plus de l’olympisme (Besson, Vaireaux, Audinet), comment comprendre cette politique discriminatoire envers la filière catamaran.
Concrètement il est plus facile de tactiquer quand le virement coûte peu et qu’on a le temps puisque cela se passe à 5 noeuds. La voile moderne est rapide  demande ainsi un apprentissage long et spécifique.

Hormis olympisme et ISAF jeune ni équipe de France ni délégation tricolore sur les épreuves majeures du catamaran de sport

Il est surprenant de constater l’absence  d’équipe de France,ou de délégation, catamaran sur les épreuves internationales en F18 (200 équipages, 25 nations à Kiel), HC16 (120 équipages, 15 nations) ou en Classe A (les pros de la Coupe en sont…),  alors que le niveau sportif international vaut, hormis dans la tête des dirigeants fédéraux, celui du J80, SB20 ou de la Commodore Cup .

Pas plus d’équipe tricolore ou de collectif prévus sur les régates stadiums ou le cata volant basé sur des jeunes ayant l’expérience du catamaran comme l’équipe de France de Windsurf/funboard, ou délégation match race. A force de préjugés et l’absence de clairvoyance, on arrive sur les revers cinglants et les gaspillages du M34, du match-race féminin évacués par le Tour de France ou les JO.

jusqu’à 28 ans pour être reconnu comme un bon jeune  en Inshore ou match race, 25 ans en Funboard et 20 ans en catamaran de sport: rien ne justifie ces écarts.

La réduction année après année, sans équité par rapport aux autres supports, des spots haut niveau (HN) jeune, c’est à dire le sésame permettant d’être reconnu par le ministère, ou  en ne donnant pas d’objectif sportif  précis aux jeunes entre 19 et 25 ans, spécialement en équipage mixte (alors que c’est l’objectif olympique et donc au sein du contrat d’objectifs avec le Ministère) contribue à dévaloriser la filière et la vider des jeunes qui jouent le jeu et performent. L’argument du nombre trop important de jeunes français devant s’avère surréaliste puisque cela revient à leur reprocher le niveau de la formation, faire payer leur travail et leur talent.

23 ans comme limite HN jeunes en Formule 18 et 20 ans en Hobie Cat 16, cette différence est sans cohérence quand on sait que la F18 est plutôt pour les équipages de garçons (150 kg d’équipage) et le HC16 plus orienté mixte (130 kg d’équipage) et surtout incohérent avec le constat que les barreurs brillants en Nacra 17 ont plus de 30 ans…

Si l’on rajoute que l’on est jeune pour performer  en Inshore ou en match race jusqu’à 28 ans et 25 ans en Funboard, il est facile de comprendre que tout est fait pour détourner les jeunes à forts potentiels du catamaran de sport le plus vite possible. Cerise sur le gâteau à la grimace, l’éviction du HC16 de la filière jeune, la suppression du championnat  15.5 féminin et la fin du co-financement Tyka , avec un peu de paranoïa cela peut ressembler aux manifestation d’une volonté certaine de détruire cette filière basée sur le dynamisme des clubs.

Cela décourage insidieusement et quasi-systématiquement l’élite de cette filière jeune. c’est à dire ceux qui ont été capable de cumuler année après année des médailles sur les Championnats de France et de se sélectionner chez les bleuets une ou plusieurs fois pour l’ISAF jeune ou le HC16. Sans doute pour les remplacer par des jeunes venus d’autres supports. Ceci s’avère objectivement un très mauvais calcul à l’heure de la voile rapide sportive de la Coupe de l’América au Tour de France à la Voile, compétitions qui ont besoin de régatiers formés aux finesses du jeu à vitesse élevée.

un groupe d'entraînement, pour avoir une vitesse moyenne correcte en testant et en comparant. photo FT

Support mixte par excellence, instable en longitudinal, sensible, mal foutu, archaïque, faussement simple, génial, particulièrement marin, horriblement frustrant tout cela est vrai pour qualifier le zobie 16. A quinze jours du National Hobie, un peu de révision s’impose. Même si le jeu de la régate ne se résume pas aux speed tests, selon l’adage: la vitesse rend intelligent.

Rendons à César ce qui revient à Joel Escarret, même s’il n’habite pas le bon côté de l’Estuaire, lire, comprendre et tenter d’appliquer  son Equipement et réglages d’un Hobie Cat rédigé entre 1977 et 1984 reste la première étape, le passage obligé. Trois années après cette lecture initiatique, vous pourrez aborder ce qui suit.

Breton style ou South spirit ?

Les lutins bretons de l’ENV se sont penchés sur la question avec l’apport d’un style venu direct du Tornado: l’écoute à l’équipier lorsqu’on est double trapèze et ébauche de rationnalisation du chaos hobiesque avec le  3.3.3 std (plaquette d’étai et des haubans en partant du bas) plus repère sur ta drisse de foc avec mesure de la quête à 785 cm pour placer le repère de drisse de foc. Attention ceci n’est pas un réglage, mais un repère commun comme le barber de foc gradué tous les 5 cm, le point zéro étant la butée intérieure. On navigue jamais à moins de 2,5 soit 12,5 cm et « ouvrir » le foc est essentiel pour rester à plat. Cunningham (largement dans la plaquette auto-collante) et bordure écrasées avec tous le poids du corps) aussi pour aplatir le sac de GV, en revanche on gardera le cunni de foc pour les grands jours, l’effet est tout aussi efficace que destructeur pour la voile d’avant.

Chez les sudistes et les néo-calédoniens, c’est toujours le macho de barreur qui tiens l’écoute de GV. Vu les résultats on peut  penser que ça marche pas mal. En fait c’est plus tolérant, efficace avec un équipage moins entraîné et coordonné. La vitesse moyenne est assuré, c’est le vol confort, tu peux penser à observer et jouer la régate. Si en face tu as un équipage qui a labouré consciencieusement la baie de Quiberon avec au choix: Yves, Nicolas ou Philippe,  en revanche là, tu peux avoir mal. Un gréement moins souple, moins tolérant mais plus performant, un barreur concentré sur son bâton et son foc font la différence. Petite démonstration en vidéo embarquée: la régul. en « arbalète »  de l’ écoute GV par Guillaume est le véritable moteur du cata, il maintient la coque au vent au ras de l’eau et le barreur suit ;-) .

Au portant tu es joueur dans la brise avec une chute bien tendue et le chariot sur la sangle. Ainsi tu as la boulette infernale, mais sans trop de soupape. Si tu foires, à toi le bouillon et le ressalage.

Et le spi alors ?

Première remarque, le tangon avec sa chaussette, casse l’équilibre du bateau au près. Ne pas bloquer le gréement avec un bout entre tangon et celui-ci, un bel élastique s’impose. Penser aussi au noeud qui permet de conserver le spi en haut ce qui donne le réglage le plus polyvalent.

Vous pensez que ces indications sont incomplètes et discutables ? Vous avez raison ! Je vous suggère un stage avec Maître Orion, il est aussi sympa que pédagogue.

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