Entre la bande annonce de jeu vidéo et celle de péplum, bien au delà des palinodies ibéro/isafienne relatives à l’avenir Olympique (ou pas;-) de nos frères babouins, nous pouvons penser que la voile spectacle est un futur incontournable de notre sport. Des courses courtes, si possible des crash qui motiveront la plus grande partie des (télé)spectateurs, cela n’enlève rien au talent des sportifs, ni à la difficulté de l’exercice. C’est autre chose. Nous passons inexorablement de la voile Tabarly à la voile SuperMario.

Ceci dit, ci-dessous le propos d’un pratiquant expérimenté Philippe T., si la lettre dans la GV m’importe peu, je pense comme Philippe, que plus les bateaux sont proches plus le jeu est riche.
Et un des succès des spectaculaires AC45, est aussi induit par la monotypie ( « One Design » pour les amateurs de la novlangue) qui autorise les batailles serrées et spectaculaires.

« I HAD A DREAM……

Un bon bateau qui marche très bien, plutôt un peu mieux que les autres,pas plus cher, bien diffusé avec un V dans la voile..
Un peu comme à l’époque le 505, 470, le Laser, le HC18 et même le D18..
L’intersérie existait déjà mais une majorité de régatiers avait envie, sans structure de régater sur les mêmes bateaux « mano à mano ».
Cela a marché et marche encore.
Mais non ! On cherche la bateau qui tuera celui qui marche bien, celui qui permettra de suppléer nos erreurs de nav. pour gagner quand même..
Moralité rien ne sortira et tout le monde mourra dans la diversité des supports..
Wahou, je déprime.. Mais, c’est vraiment ce que je ressens.
Une « rule box » est un pis aller et se termine toujours mal, avec inflation des coûts, contournement des règles etc…
Pourtant je pensais l’inverse à la création de la F18.
Achetons tous le bon bateau du moment, on le garde 5 ou 10 ans et on change quand un autre modèle apporte un nouveau gros plus..

Philippe T. « 

La seconde loi de Newton énonce que l'accélération d'un solide c'est la somme des forces qui sont appliquées sur sa masse. A force équivalente, diminuer la masse c'est augmenter l'accélération et donc la vitesse. CQFD.photo: Franck Tiffon

Une des caractéristiques du catamaran de sport réside dans les grandes variations de vitesse du support. Avec le petit rappel de physique de la seconde loi de Newton il est facile de comprendre l’importance de ce paramètre. D’autant que les catas modernes ont un ensemble de réglages qui permet de reculer la limite et donc gérer la surpuissance. Si on rajoute que statistiquement, la répartition de la force du vent en régate suit une courbe normale qui s’articule autour du mou/médium, ce paramètre devient central pour s’imposer à niveau de matériel et d’équipages équivalent. Il est bien évident que des bons lourds avec des bonnes voiles, iront plus vite que des poireaux légers avec un moteur défoncé.

Darren Bundock vu le plan d’eau peu alimenté par Eole de Quingdao pour les dernier JO à Pékin avait tenté, vainement, de faire mettre en place une jauge de poids minimum pour le Tornado. Il craignait un équipage asiatique très léger contre lequel, malgré son immense talent il n’aurait pas pu lutter. Aujourd’hui Darren Bundock avec 11 kg de plus depuis Pékin, doit encore  prendre du poids pour l’AC45. Le poids d’équipage fait donc partie de notre pratique dès que l’on veut aborder le versant sportif.

Il serait inconvenant en judo ou en boxe  de faire s’affronter des légers contre des lourds, en rugby le poids des bébés fait partie du jeu. Faisons un petit tour d’horizon pour voir comment ce paramètre est régulé dans le monde du cata sportif:

-Pour l’intersérie, le calcul des rating du SCHRS intègre un poids d’équipier moyen de 75 kg. Cependant, et c’est une des grandes limites de ce système, le poids de 75 kg n’est pas imposé en course. Ainsi le rating des 15.5, SL16, VIper, Spitfire est calculé avec un poids d’équipage de 150 kg et on a sur le cata des équipages entre 110 et 130 kg. Une fois que l’on aura rajouté que 10 kg de masse pour le rating du SCHRS c’est 10/1000 soit 36 secondes par heure, on voit que le rating est ainsi mathématiquement malmené. Un équipage à 120 kg « gagne » 1 minutes et 48 secondes de compensation par heure de course. Ce n’est pas neutre.

La formule de Newton s'applique cruellement à chaque relance, dans du mou médium avec du clapot

-Pour le Tornado, SL16, D18, Classe A (75 kg mini pour le cata) et Tyka pas de poids mini d’équipage. La tendance lourde a conduit à des poids d’équipages assez light pour performer: Tornado: 140 kg, SL16: 125 kg, D18: 120 kg,  Tyka: 85 kg et Classe A à 80 kg pour l’équipier unique. Bien sur,  il  est toujours possible a des lourds de performer, mais statistiquement ceux qui gagnent sont très majoritairement à 5 kg près de ces chiffres.

-Poids minimum sur le SL15,5, le HC16, le F18 et l’AC45. Pour les 15.5 qui pèse 150 kg, le poids mini de jauge est 100 kg sans possibilité de gueuser: 99 kg d’équipage tu n’as pas le droit de courir. Le poids moyen des équipages retenus pour le stage national catamaran en SL15.5 tourne autour de 115 kg depuis 3 ans. Sur un HC16 pour les évènements jeunes la jauge c’est 112,50 kg pour les autres c’est 129 kg avec possibilité de gueuser dans les deux cas. Le poids optimum d’équipage en HC16 s’établi autour de 125-130 kg. En F18 (180 kg pour le bateau) pour le grand gréement l’essai d’un poids mini à 130 kg (avec 12,5 kg de plomb) prend fin à la fin de l’année. Si le World Council ne fait pas perdurer cette dérogation, il faudra atteindre 140 kg et gueuser à 5 kg. Le poids optimum est autour de 150 kg, le poids de jauge. Les formes modernes de « culs de barriques » jouent en faveur des équipages F18 plus lourds. Pour les AC45 les 5 équipiers doivent peser 85 kg en moyenne, soit 425 kg sur les 1.400 kg du bateau à aile rigide. Selon Mitch Booth, 30 kg est un écart significatif sur plus de 1.800 kg en mouvement.

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