Billy ze king and the queen Marie ont 22 points d'avance AVANT la médal race, ils ont gagné la semaine de Palma variée et sportive, par une grande polyvalence et un parcours (quasi) sans faute: BRAVO !

Semaine qui commence par deux jours de molle/médium où Franck Cammas et Sophie de Turckheim démontrent une belle vitesse, ils résistent avec ténacité à la montée du vent avant de lâcher un peu de terrain hier. Le Goupama boy et la lasériste ont une progression incroyable qui les place second français et pouvant jouer un podium sur la medal race. Superbe !

Combat pour du bronze à partir de 13 heures 30 le samedi, pour les quadragénaires batailleurs (sans oublier les autrichiens ).

Réponse de Bundock, via twitter, à la communication de Groupama: « Bundock, who was very lucky in the final race »,  le kangourou double médaillé olympique,  chambre un peu le rookie génial venu du large : « sorry Mate but no luck in that one. Looked fairly obvious from my perspective. How did U miss it ? » Ambiance :-) !

Agacer le maître Bundy c’est toujours un peu délicat avant une finale mano à mano. Il suffit de demander à Hugh Style et son souvenir vraisemblablement douloureux du dernier jour du Championnat du Monde F18 à Erquy en 2010, où l’australien a donné une leçon d’aisance et de match-race agressif en catamaran de sport.

Les français dans le coup montrent qu’ en catamaran de sport, la valeur et la performance, n’attend guère -pas plus qu’elle est atteinte par ;-) -  le nombre des années: Flora Laugier et Valentin Bellet: 19èmes et surtout  4ème équipage français.

Moana Vaireaux/Manon Audinet font un beau vendredi mais qui ne rattrape pas un début de semaine moyen pour les vice-Champions d’Europe,  conjugué avec un démâtage durant LA manche de baston. Ils sont à la porte de la medal race mais valent mieux. Tout comme Audrey Ogereau/Matthieu Vandame, qui ne sont pas encore à leur potentiel (top 5), ce dernier blessé au genou alors qu’ils profitaient de conditions un peu plus musclé qui conviennent à un équipier hors norme et remplacé par Louis Viat (toujours la filière jeune SL/Hobie/F18..) le Champion du Monde Classe C.

Ingrid Petitjean et Olivier Backès sont capables de bien mieux et ces olympiens s’inclinent pour la place de 4ème français synonyme de ticket pour Santander devant Flora Laugier / Valentin Bellet, qui font une belle semaine et sont les précurseurs d’une armada de jeunes qui vont continuer à débarquer sur le circuit du support olympique dès la SOF de Hyères.

D’autant plus intéressant à suivre que Bissaro/Sicouri les italiens font une fin de semaine remarquable sont assez confortable pour l’argent même avant la medal race et montrent que, en catamaran de sport, la valeur et la performance, n’attend pas, pas plus qu’elle est atteinte par (Cf. Cammas/Bundock les quadras avec la furia d’ados, ou Figueroa),  le nombre des années. Réjouissant.

PS: l’OCS sur la medal race, montre un bel esprit du jeu pour Cammas/DeTurkheim. Bissaro/Sicouri sécurisent la seconde place derrière les Champions du Monde français (seconds sans pression de cette finale), la 3ème place du podium revient à la légende Bundock qui fait ici avec Miss Curtis un remarquable retour vers le futur olympique.

Retrouver avec le lien, les images superbes de l'étape australienne de la Sailing World Cup. Le commentaire en globish, est toujours d'actualité ;-) .

Avec plus de 70 inscrits sur la semaine de Palma le retour du catamaran de sport dans la voile olympique est une belle réussite. Le Championnat d’Europe de la Grande Motte début juillet compte déjà une centaine de pré-inscrits. Gunnar Larsen, le co-boss de Nacra, avec enfin des délais de livraison raisonnable (3 mois), continue une belle percée commerciale visant au-delà des 200 unités cumulées cette année, cela malgré un prix élevé: 25.000€.

Ce succès n’est pas que quantitatif: entre images spectaculaires, stars de la voile du large qui ont fait le choix du catamaran comme Iker Martinez ou Franck Cammas et niveau technique important pour maîtriser un support vif, la flotte du Nacra 17 est devenu la vedette de la flotte olympique. Et en plus, les français jouent devant. Elle est pas belle la vie ?

Défauts de jeunesse et une série « bring your boat »

Avec un mât carbone initial non finalisé et remplacé pendant un an par de l’alu, un raccourcissement (sauvage)  des foils pour diminuer des contraintes mal évaluées, des castaings à surveiller et une durabilité de la performance qui ne semble pas à la hauteur des plateformes de Tornados, celles-ci faisant plus d’une olympiade sans perte notable de rigidité, le choix du Nacra s’est avéré audacieux. Ce support est malgré tout bien né et montre une belle maîtrise du chantier.

Le plus important est la déplorable décision de l’ISAF qui a renié son cahier des charges initial. Pour les JO on est passé de supports tirés au sort, la solution qui assure l’équité sportive en écartant le plus possible l’aléa support à une série où l’on vient avec son bateau. Compte tenu des écarts de fabrication, à ce niveau de pratique le moindre écart va devenir décisif, ceci constitue la porte ouverte à une course à l’armement incompatible avec l’esprit olympique.

Un support exigeant, qui peut évoluer ?

Le réglage/calage des foils demande une attention particulière et ce catamaran « semi-volant » s’avère particulièrement exigeant sur le positionnement et l’équilibre dynamique du support. Ce qui explique que les barreurs  anciens du Hobie Cat 16 habitués aux carènes sensibles ( ;-) )  et ayant développé les capteurs nécessaires pour ressentir le « bon » calage,   sont à l’aise comme Billy Besson, Moana Vaireaux, Audrey Ogereau et Flora Lauger (cette dernière dans le dispositif jeune – moins de 23 ans- supervisée à Palma, c’est à dire la moitié d’un pied dans l’équipe nationale)  chez les français ou l’italien Bissaro.

Double trapèze au portant, plus vite plus bas qu’un F18, le Nacra 17 est léger et remarquablement véloce.  Quand on voit l’évolution des appendices du  Nacra 20, on peut imaginer un kit « je vole, tu voles, nous volons »  pour le support olympique mixte, en bas breton: Flying Control System (FCS)

Mixitude

Le débat équipier ou équipière reste en suspens et aujourd’hui le parti pris hollandais de placer Madame à la barre n’est pas une évidence en terme de résultats. A suivre cependant sur cette première saison avec le mât 100% charbon.

Force est de constater ici que la contrainte inédite de la mixité, imposée aux amateurs du catamaran, et seulement à eux, rend sans doute la série plus ouverte, car hors de filière structurée sur une longue période. Cela oblige à des approches et comportements nouveaux. Difficile de ne pas évoquer, sans se moquer SVP, l’absence de discernement du département voile légère de la FFVoile, qui a supprimé dans un timing étonnant le championnat de France espoir féminin en 2012….

Ceci dit, le catamaran mérite indiscutablement un second support olympique open (garçon/garçon dans les faits), ne seraît-ce que pour sauver la voile télévisuellement aux JO.

Les Français devant

L’équipe de France, conduite par Frank Citeau, est imposante: Billy Besson/Marie Riou -Champion du Monde-, Moana Vaireaux/Manon Audinet -Vice-Champion d’Europe-, sans parler des camarades d’entraînements de luxe: Franck Cammas/Sophie de Turkheim, Audrey Ogereau/Matthieu Vandame – équipage capable du top 10-, Ingrid Petijean avec Olivier Backès sont à observer. Il y a des moyens et un groupe d’entraînement qui peut générer une dynamique difficile à suivre pour les équipages isolés.

Chez les jeunes ça pousse fort à l’horizon 2020, dans le dispositif france jeune encadré, pour le cata de sport, par Philippe Neiras: Flora Lauger/Valentin Bellet ont pour le moment un avantage dans le petit groupe composé, entre autres: de Charles Hainneville/Alizée Desbordes, et où l’on retrouve aussi le frère de Valentin, Romain avec Milena Schoenahl, sans parler de la 1/2 douzaine d’équipages pouvant espérer jouer Tokyo en 2020 ou La Rochelle en 2024 (si la France réussi sa candidature face à l’Afrique du Sud). Ici notre pays profite des effets positifs d’une décennie de filière jeune catamaran, malheureusement mise  a mal par la politique fédérale depuis une olympiade.

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