Et encore, tous les meilleurs français et européens ne sont pas à Long Beach. photo: Franck Tiffon

Historique: deux équipages français devant

Bien sûr Billy Besson et Jérémie Lagarrigue arborent un pavillon d’exilés fiscaux ;-)   qui est celui de leur projet Classe C, bien sur c’est serré, très serré  sur le top 20 et donc rien est fait. Cependant force est de constater qu’après 6 courses dans des conditions plutôt faible médium, la suprématie européenne dans cette discipline est indiscutable. Dans le top 15: 2 équipages US, zéro d’Amérique du sud et 1 équipage et 1/2 d’Australien. Parmi ceux-ci le kangourou très hollandais Darren Bundock qui est revenu avec Jeroen Van Leewen (NED) du diable vauvert pour remonter sur le podium. Juste devant sa compagne Carolijn Brouver associée à Wouter Samana (NED).

Olivier Backès et Matthieu Vandame sont seconds. Cela est d’autant plus remarquable que je connais tout un tas d’équipages bretons, français, italiens et hollandais qui ne sont pas à Long Beach et attendent Grossetto en 2013 avec une certaine impatience.

Les 60 premiers sont sur le rond Or, les autres silvérisent. Il est possible de regretter que tous canotes ne jouent pas ensemble, les poules de qualif. c’est moyen, une approximation. Nos amis du 5O5 ont résolu le souci du départ en grosse flotte avec élégance (départ au lièvre), est-ce transposable à la F18 ?

La sagesse d’une évolution lente des règles de classe est une impérieuse nécessité

Au-delà du sportif, ce Championnat du Monde est une bonne chose pour la discipline et la série. Il doit servir à certains new-comer de comprendre pourquoi les gens de l’ancien monde qui ont vécu la F18 depuis ses débuts en 1994, sont si réticents au changement. Il est normal que les chantiers poussent pour faire évoluer la règle mais en Europe le niveau est tel qu’un léger écart pris, entraîne une baisse nette de l’intérêt des courses et  (sans doute à tort) de la valeur des F18 dans le circuit. En clair les bons sont déjà devant pas la peine de leur donner un avantage en plus. Et ici chaque détail compte, l’expérience des dérives doit servir de leçon. Surtout que maintenant c’est dans la rigidité des structures que se joue l’epsilon et donc un impact sérieux sur les coûts. Un F18 à 25 K€ n’est pas bon ni pour l’acheteur, ni pour le chantier en période crise économique. Donc pas bon pour la série.

J’en profite pour faire une petite piqure de rappel avec un bateau ancien (mais voiles en bon état) vous irez pratiquement aussi vite qu’avec un F18 (très) récent, c’est le niveau de pratique de l’équipage qui fait 95% de la différence. C’est la magie de cette série où tous les niveaux sont là et où les batailles même pour l’honneur du milieu de peloton sont épiques.

Vive la démocratie au World Coucil le principe doit rester: un homme =  une voix

Dans ce contexte le principe d’un membre = une voix doit rester d’actualité afin que le World Council puisse offrir l’inertie nécessaire à l’évolution (très) lente des supports et permettre à cette incroyable série de continuer à fasciner.

Comme sur l’eau il ne faudra rien lâcher, la France, la Hollande et l’Allemagne regroupent les plus grosse flottes, le France et la Hollande sont au coude à coude avec chacune plus de membres que le continent américain. Et un français, un hollandais ou un breton, vaut pas plus mais pas moins qu’un Australiens, USiens, Argentins. Gageons que ce mondial Américain boostera les équipages locaux, leur donnera envie d’apprendre encore plus et d’assimiler la philosophie de cette jauge à restrictions.

Cliquer pour voir les photos de Doug Lord du nouveau Falcon F18 sur boatdesign.net

Avec le premier Championnat du Monde sur le sol américain à Palamitos bay, la Formule 18, qui a révolutionné la pratique du catamaran de sport depuis 1994, poursuit une évolution majeure du 7 au 15 septembre.

D’abord du côté des participants: presque 120 inscrits (un effectif moyen pour le moment) et surtout près de 100 issu des nouveaux mondes, une dizaine d’équipages français et autant d’hollandais forment le gros du petit bataillon du vieux continent.  US, ARG, CHIL, CAN et AUS forment le gros de la flotte. Parmi les français, du beau linge: Olivier Backès / Matthieu Vandamme, Emmanuel Boulogne / Fred Moreau, Pierre Le Clainche / Antoine Joubert, Gurvan Bontemps /Benjamin Amiot seront les équipages à suivre, sans oublier Billy Besson / Jérémie Lagarrigue, ni même les youth Haineville/Fanouillière.

Après regardons le matériel: le très américain Falcon bien sur, le nouveau Capricorn, australien mais  pas AHPC sans doute et quelques surprises à découvrir. On note que la peinture à fait son trou dans la jauge à coup de dérogations et « grand-fathering » (régularisation après coup), ce qui correspond à une attente des « petits » chantiers qui font de la F18 avec une logique assez proto, tirage limité façon DS3, moins bateau de série. Le travail  aussi sur des voiles hypes à découvrir avec des combinaisons inédites ? Pour la déco, le Phantom project d’Alex Udin reste incontestablement le leader, cocorico !

Enfin le gros enjeu, non sportif, sera sur l’administration de cette classe devenue très internationale. Si le world council  F18 qui se déroule à l’occasion de ce championnat renonce au  principe  un membre égal une voix lors des votes et considère plutôt un pays égal une voix alors le centre de gravité de la F18 basculera dans un monde nouveau.

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