Une seule course a permis aux français de s'imposer sur le Phantom. photo: Franck Tiffon

C’est le vent du désert qui a bloqué la pompe thermique. Ce qui a permis une seule course dans des conditions légères  et très variables pour cette dernière journée de Championnat du Monde . Olivier Backès emporte son second titre de Champion du Monde F18 après celui de 2010 sur WildCat/Sail Innovation avec Arnaud Jarlegan. C’est le premier pour Matthieu Vandame son équipier, les deux français ont fait une semaine extrêmement régulière avec un BFD comme unique plomb, il leur a suffit de terminer 15ème de cette 13èmes course pour s’assurer du titre . Le vent plus faible que les jours précédant à favorisé le retour sur le podium du Nacra des français et néo-suisses: Billy Besson et Jérémie Lagarrigue qui laissent la médaille en chocolat à Misha Hermskeerk et Bastian Tantij sur Cirrus R. Double Cocorico ! Les Hollandais sur C2: Oscar Zeekant/Karel Begeman s’intercalent parmi les gaulois et ils sont vice-Champions du Monde. 9ème: Gurvan Bontemps Benjamin Amiot et 11ème Emmanuel Boulogne avec Frédéric Moreau font que la France est bien, avec la Hollande(4 équipages bataves dans le top 10), le pays majeur de la F18. Ces deux nations sont aussi celles où la série est la plus développées.

Et encore, tous les meilleurs français et européens ne sont pas à Long Beach. photo: Franck Tiffon

Historique: deux équipages français devant

Bien sûr Billy Besson et Jérémie Lagarrigue arborent un pavillon d’exilés fiscaux ;-)   qui est celui de leur projet Classe C, bien sur c’est serré, très serré  sur le top 20 et donc rien est fait. Cependant force est de constater qu’après 6 courses dans des conditions plutôt faible médium, la suprématie européenne dans cette discipline est indiscutable. Dans le top 15: 2 équipages US, zéro d’Amérique du sud et 1 équipage et 1/2 d’Australien. Parmi ceux-ci le kangourou très hollandais Darren Bundock qui est revenu avec Jeroen Van Leewen (NED) du diable vauvert pour remonter sur le podium. Juste devant sa compagne Carolijn Brouver associée à Wouter Samana (NED).

Olivier Backès et Matthieu Vandame sont seconds. Cela est d’autant plus remarquable que je connais tout un tas d’équipages bretons, français, italiens et hollandais qui ne sont pas à Long Beach et attendent Grossetto en 2013 avec une certaine impatience.

Les 60 premiers sont sur le rond Or, les autres silvérisent. Il est possible de regretter que tous canotes ne jouent pas ensemble, les poules de qualif. c’est moyen, une approximation. Nos amis du 5O5 ont résolu le souci du départ en grosse flotte avec élégance (départ au lièvre), est-ce transposable à la F18 ?

La sagesse d’une évolution lente des règles de classe est une impérieuse nécessité

Au-delà du sportif, ce Championnat du Monde est une bonne chose pour la discipline et la série. Il doit servir à certains new-comer de comprendre pourquoi les gens de l’ancien monde qui ont vécu la F18 depuis ses débuts en 1994, sont si réticents au changement. Il est normal que les chantiers poussent pour faire évoluer la règle mais en Europe le niveau est tel qu’un léger écart pris, entraîne une baisse nette de l’intérêt des courses et  (sans doute à tort) de la valeur des F18 dans le circuit. En clair les bons sont déjà devant pas la peine de leur donner un avantage en plus. Et ici chaque détail compte, l’expérience des dérives doit servir de leçon. Surtout que maintenant c’est dans la rigidité des structures que se joue l’epsilon et donc un impact sérieux sur les coûts. Un F18 à 25 K€ n’est pas bon ni pour l’acheteur, ni pour le chantier en période crise économique. Donc pas bon pour la série.

J’en profite pour faire une petite piqure de rappel avec un bateau ancien (mais voiles en bon état) vous irez pratiquement aussi vite qu’avec un F18 (très) récent, c’est le niveau de pratique de l’équipage qui fait 95% de la différence. C’est la magie de cette série où tous les niveaux sont là et où les batailles même pour l’honneur du milieu de peloton sont épiques.

Vive la démocratie au World Coucil le principe doit rester: un homme =  une voix

Dans ce contexte le principe d’un membre = une voix doit rester d’actualité afin que le World Council puisse offrir l’inertie nécessaire à l’évolution (très) lente des supports et permettre à cette incroyable série de continuer à fasciner.

Comme sur l’eau il ne faudra rien lâcher, la France, la Hollande et l’Allemagne regroupent les plus grosse flottes, le France et la Hollande sont au coude à coude avec chacune plus de membres que le continent américain. Et un français, un hollandais ou un breton, vaut pas plus mais pas moins qu’un Australiens, USiens, Argentins. Gageons que ce mondial Américain boostera les équipages locaux, leur donnera envie d’apprendre encore plus et d’assimiler la philosophie de cette jauge à restrictions.

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