Flying Phantom One design from Jeremie Eloy/ Wanaii Films on Vimeo.

Très belle vidéo du Flying Phantom en baie de Saint-Malo. Et c’est un projet français, Môssieur. N’en doutons pas, cette incursion dans la troisième dimension pour notre pratique, constitue une évolution majeure qui va trouver sa place dans le paysage sportif. Preuve que l’équipe d’Alex Udin a frappé fort: Nacra fait évoluer les appendices de son Nacra 20 pour rivaliser sur ce segment des catamarans qui volent de manière stable.

C’est la question que l’on peut légitimement se poser à la lecture de la synthèse et conjectures faites par le New Zealand Herald, article provoqué par les interviews et déclarations récentes de Sir Russell Coutts. Moins de trois mois avant la publication du protocole de cette 35ème Coupe, cela se précise. Le point crucial serait une limite de budget à 80 millions USD (60 M€). L’argent de poche que veut consacrer Ellison d’ici 2017 ? On est loin des montants évoqués pour la 34ème (200 M. USD). Somme sur laquelle Coutts, en bon defender, entendrai donc aligner les challengers. Selon le principe que ma contrainte deviendra ta contrainte ou bien une vraie volonté de diminuer l’impact du plastique dans l’obtention du trophée. Soyons bienveillant. Reste à savoir comment (et par qui ?) les budgets vont être suivi.

Aile et coques communes: les designers des foils au centre du jeu technique

C’est LA nouveauté évoquée dans cet article,  évacuer à la fois  le design des coques qui ne servent à (presque) rien une fois dans un élément 1000 fois moins dense que l’eau et beaucoup plus surprenant celui des ailes. C’est à dire le moteur principal de ces fusées véliques (Ellison ne plaisanterait alors donc pas quand il coupe un budget ;-) ). Ce qui fait que hors écarts de fabrication et les subtilités de jauge, les maîtres de la mécanique des fluides vont se recentrer sur les boosters (voiles d’avant) et les surfaces immergés induisant le vol. Hypothèse cohérente pour réduire les coûts de développement et favorise le projet français pour peu que Cammas sache retenir nos talents stratégiques et les persuader que la vie en Bretagne sud vaut celle à San Francisco ou sur la baie d’Auckland.

Moins d’équipiers et un circuit sur AC45 à foils

Un objectif de 6 challengers potentiels -avec une clause de nationalité pourtant évoqué avant par Coutts qui disparait dans l’artice du NZH- (Australien, Néo-Zélandais, Anglais, Français, Italiens ont exprimé déjà des voeux, resterait alors un 6ème:  Suédois/Chinois/Coréens/Omanais … ), les 4 meilleurs sur un circuit AC45 à foils dans les pays challengers qualifiés pour la Louis Vuitton. Certains pensent que c’est pas bon pour chasser la baleine mécène/sponsor de ne pas être sur de figurer (dans tous les sens du terme) lors de la phase finale de sélection du challenger devant affronter Oracle. D’autres considèrent, qu’il  s’agit de construire des projets avec des objectifs (et budgets) intermédiaires à valoriser. On tombe alors de moins haut :-) rajoute les esprits grinçants.

LV cup et Coupe finale se joueraient alors sur des catamarans de 60/65′. La réduction de la taille étant le premier élément d’économie, elle induirait aussi un équipage réduit à 7/9 équipiers au lieu de 11 sur les AC72. Conséquence les places à bord vont être chaudes pour jouer à San Francisco (90% chez les bookmakers) en 2017. Ici le NZH souligne le conflit potentiel avec l’ISAF qui peut exiger que « ses » top sailors se consacrent uniquement à la régate d’une fois tous les 4 ans avec des anneaux et surtout, à mon sens,  le nouveau circuit mondial  lancé dès 2015. Ce qui n’est pas anodin.

C’est en Mars prochain que le defender Oracle lâche le protocole avec tous les détails diaboliques qui font le sel de ce jeu.

texte modifié sensiblement après publication, suite ma mauvaise lecture de l’article du NZH, dont je vous prie de m’excuser. Merci aux lecteurs attentifs, et mieux réveillés, en ce dimanche post-fêtes.

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