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Les jeunes volent dans la baie de La Baule. photo: Red Bull Foiling Generation

Après deux jours de training et un jour off avec vent supérieur à 20 noeuds, gros programme à la Baule pour les 60 jeunes sélectionnés, le mardi 20 octobre qui verra éliminatoire, 1/4 de finale et les 1/2.

Sélections impitoyables

Le vent monte 12/15 noeuds, quelques éliminations précoces comme les chatelaillonnais Alex Molina/Vianney Salvi  les bretons mixtes Eva Eeckman​/Théo Constance, les morbihannais Mattéo Chevrier/Gaspard Cosse ou les sudistes Nicolas Hublet /Yohan Ruffel. Mais aussi des (bonnes) surprises comme les néo-calédoniens Swan Hayewski/Alexis Thomas, Lucas Chatonnier/ Léo Bore ou les laséristes Romén Richard/Mario Pfister, Gwendal et Brewal Nael qui claquent leur Heat. Des équipages qui accumulent titres et sélections bleuets ont eu chaud aux fesses dans ce premier tour: les royannais Thomas Tiffon/ Guillaume Eliot, les rochelais Louis Flament/Charles Dorange, les quiberonnais Jolann Neiras/ Jacques Rochefort. Le tracking est palpitant avec des retournements de situations liés aux décollages et à l’accélération forte qui s’ensuit.

A noter : 4 équipages, Tim et Bruno Mourniac , Solune Robert/ RiwanPerron,  Arthur BocHo/Cantin Roger et Tom Laperche/Emmanuel DeColombel exemptés de premier tour.

Premier 1/4 emporté par Tiffon T./Eliot devant Robert/Perron, le second par Carissan/Julien devant Flament/Dorange, Neiras/Rochefort et Trébaol T./Bergot dans le 3ème, Boc Ho/Roger et Laperche/Colombel dans le dernier quart.

Le premier 1/4 de finale Heat 9 va voir se confronter T&B Mourniac (Tim vainqueur d’une étape du Tour…), Robert/Perron (équipage vainqueur de l’Eurocat 2015, les tops jeunes F18 du moment), Richard/Pfister et Tiffon T./Eliot. Chaud, chaud, chaud… Course emportée par Tiffon T./Eliot qui ont déboité tout le monde sur le premier travers et montré une grosse vitesse au portant (>22 knot) devant Robert/Perron.
Le heat 10 , second quart de finale : Carissan/ Thibault, Kim Le Formal/Amoros (mixte !) , Hayewski/Thomas et Flament/Dorange, les  triple Champions du Monde SL16 qui s’inclinent devant Carissan/Thibault.

Le 3ème quart avec énorme bagarre Trébaol T./Bergot, Tristan barreur double Champion du Monde SL16,  Neiras/Rochefort (2 fois Champions de France catamaran), les Nael et Morvan/Mistral, ça se passe et repasse comme en karting ! Génial. Neiras/Rochefort gagnent devant Trébaol T./Bergot. Le dernier quart voit la domination avec une  belle vitesse de Boc-Ho/Roger et la bagarre LaPerche/DeColombel avec Chatonnier/Bore, les néo-calédoniens arrêtent leur parcours ici.

Deux fois Champions olympique les autrichiens Roman Hagara et Hans Peter Steinacher ont indéniablement dégagé un format de course absolument incroyable et palpitant avec une dose d’adrénaline pas seulement générée par le vol des Flying Phantom. Un seul regret l’annulation du repêchage (lucky losers en langage raideboule) qui induit des éliminations sèches. Suivre le tracking vaut le coup.

Les finalistes:  Riwan Perron/ Solune Robert, Thomas Tiffon/Guillaume Eliot, Arthur Boc-Ho/Cantin Roger, Tistan Trebaol/ Vianney Bergot

Riwan Perron/ Solune Robert prennent leur revanche des 1/4 et s’imposent devant Thomas Tiffon/Guillaume Eliot L’équipage du CN Meschers,  longtemps derniers après un premier passage de bouée cahotique et un 360° pour faire passer ;-) , ont livré une bataille d’anthologie avec Louis Flament/Charles Dorange pour prendre la seconde place qualificative de la finale dans les derniers mètres, voir le tracking de cette course folle.

Un vent mollissant pour cette seconde demie où l’équipage  très bien préparé du dinardois Arthur Boc-Ho et nordiste Cantin  Roger qui a équipé Gurvan Bontemps sur le circuit Flying Phantom s’imposent devant Tristan Trébaol et Vianney Bergot

Arthur Boc-Ho / Cantin Roger ne laissent aucune chance à leurs adversaires  dans cette finale ils vont plus vite et ne font pas d’erreur: BRAVO !

La finale est programmée mercredi matin à 9 heures 30 dans 4 noeuds de vent, report à 11 heures 30, 12 heures 45, 14 heures 30… attente du vent. Lancée dans du mou médium la finale voit  l’équipage Arthur Boc-Ho / Cantin Roger ne laisser aucune chance à leurs adversaires ils vont plus vite et ne font pas d’erreur. Seconds Riwan Perron / Solune Robert, Tristan Trébaol / Vianney Bergot et Thomas Tiffon / Guillaume Eliot ferment la marche de cette finale

La suppression du Championnat de France féminin SL15.5 est une des "erreurs" fédérales sur la filière catamaran qu'évoque ici Françoise Dettling -double Championne du Monde Hobie Cat 16-. photo FT

…Et va s’en revenir « plein d’usage et raison

Naviguer en équipage féminin, c’est tout un art. Un art d’autant plus difficile qu’il n’est pas inné et a du mal à faire parti des acquis.
Alors lorsqu’il y a 4 ans j’ai vu apparaître sur le calendrier fédéral la Women’s Cup, je me suis dit c’est quoi ce truc. Car malgré tout, j’entre dans les statistiques basiques du ; « les hommes entre eux se soutiennent, les femmes s’évaluent »
Un œil donc sur cette épreuve et un œil sur j’irai bien mais je ne peux point, me voici à l’année 2015. Ayant laissé passé 4 éditions, j’ose à peine écrire, bêtement.

La mixité aux jeux olympiques en catamaran de sport, l’irrespect des parités au sein des conseils d’administration/bureau exécutif, la suppression des titres de Championnes de France dans certaines séries,  ne font partie que d’une même idée, encore et encore : l’idée que les femmes ne mériteraient pas d’être les égales des hommes. Je dis cela d’une façon si simpliste qu’il en paraitrait même que je croule sous le poids du masculin. Les articles écrits par des femmes réputées, aux cours des siècles, sont tristement d’actualité et il nous faut alors trouver des stratégies pour prouver que nous pensons bien.  Le travail fait par la Commission Centrale d’Arbitrage est extraordinaire. La formation faites aux femmes et le slogan : « Yes you can », le nombre croissant de stagiaires sont là pour prouver que les femmes sont investies dans la voile et qu’elles le désirent, si on leur en laisse le choix et le moyen. Bien sur, il faut se battre, pour une vraie parité, dans nos clubs, dans nos ligues, dans notre Fédération et à l’Isaf , car aux Jeux Olympiques les femmes devraient accéder en équipages féminins à des supports techniques, rapides et fun.

Le catamaran de sport est en pointe avec la mixité du Nacra 17 et permet la confrontation sans complexe filles/garçons chez les plus jeunes, cependant rien est gagné !

Cette année, la Red Bull Cup prémices pour des jeunes de 16 à 20 ans de l’América’s Cup se coure en Flying Phantom. Super, mais y aura t’il des femmes ? Quelqu’un a t-il pensé à faire naviguer des jeunes équipages féminins sur des bateaux de ce type ?

La disparition des titres féminins fait partie du même processus. Puisque les jeunes minimes et cadettes sont devant les garçons, elles n’ont pas besoin de titres. Et c’est elles mêmes qui en redemandent puisqu’elles adooorent s’entrainer avec les garçons. Le sujet serait trop long à traiter pour expliquer que l’entrainement n’a rien à voir avec la compétition. RCA le bateau entièrement féminin qui navigue en ce moment sur la Volvo Race en a sûrement bien entendu et bien lu sur le niveau qu’elles n’auraient pas ! Tiens donc..Alors, la Women’s Cup, une épreuve à part entière en J80, une idée riche et formidable qui devrait perdurer dans le temps, avec des équipages de plus en plus nombreux et qui serait un des fers de lance de la voile au féminin, c’est tout simplement génial.
Allez les filles !
Françoise Dettling
Présidente de l’association française  Hobie Cat

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