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La cale du club d'Arradon à l'abri du vent de terre avec des catas qui attendent bien docilement.

La petite cale d’Arradon était pleine avec 151 catas. Du vent mais pas trop, a permis à Marc Burban le président du comité de course de lancer 4 courses pour chaque série, deux parcours longs, le « run » devant les plages sur trois tours pour ravir les spectateurs. Enfin le traditionnel tour de l’île au Moine où les variations de vent ont surpris plus d’un équipage aguerri . Quatre procédures de départs ont été lancées à chaque course: les 37 Interséries C1, puis les 50 F18, les 21 Hobie Cat 16 avec les autres C3 et enfin les 20 D18 avec les 9 Nacra 5.7.

Les Cirrus R dominent les F18 dans les mains des locaux. Dans la catégorie reine des F18 le Cirrus R de Billy Besson remplaçant de luxe de François Morvan s’impose avec Matthieu Vandame. 95 secondes, après plus de 6 heures de courses  devant leur camarades d’écurie; le local Gurvan Bontemps associé à Benjamin Amiot. Troisièmes les vannetais Pierre Le Clainche avec Antoine Joubert concèdent 3 minutes sur les seconds, ils sont les premiers de l’armada C2 qui prend 5 places dans le top 10 des F18. Dans la flotte nombreuse et agitée des F18 on trouve des équipages de jeunes pousses, parmi ceux-ci les Champions de France espoirs 2010 Emeric Dary et Joris Cocaud aidé par leur commune vendéenne de Talmont Saint Hilaire racontent leur Catagolfe sur un ShockWave. Malgré quelques mésaventures ils finissent  12ème des 50 Formule 18:

Heureux d'un bon coup de cata, Emeric issu de la filière ffv, dès sa première saison fait partie des jeunes talents dela F18

Nous on y allait surtout dans l’optique « préparation de l’européen » (ndlr: le Chpt. d’Europe F18 de cet hiver) et  c’était surtout intéressant pour travailler les transitions on passait très vite de 2 à 15 noeuds. Avec des bords très sympas où tu envoies le spi tu cales les 2 bonhommes au trap, cuni blindé, et chariot en butée. Dans le Golfe, cela ne se joue pas toujours sur la tactique habituelle, cependant c’était très intéressant, à quelques mètres de décalage tu peux t’engager dans un courant différent et gagner ou perdre énormément. Le samedi, grand soleil, un premier parcours avec une sortie du golfe magique…Deuxième parcours « run » une banane de 3 tours entre les îles, ou la différence se faisait en évitant les zones de molle, à quelques longueurs d’écart tu avais un bateau a 1 noeud et un autre double trap …On était très contents niveau performance, vu qu’on essayait des réglages, on a fait les 2 manches au niveau de Romain et Valentin (les frères Bellet d’autres espoirs très prometteurs du cata français) on a frolé le hold up sur la 2ème course, avant de faire un choix fatal au 3ème tour. Hélas, on a cassé notre chariot de GV au top départ de la première manche de dimanche, donc on a fait des noeuds et on est reparti 5 minutes plus tard. on est allé explorer le golfe et il y avait énormément de coup à faire. Bémol, vu le marée, presque tout le monde a touché le fond, beaucoup ont cassé des dérives et le puit, même carrément touché avec les safrans. Parfois on touche parce qu’on est taquin et on pousse les options , ici il y a eu 1 ou 2 passages où il fallait vraiment connaitre. Bref c’est vraiment un beau raid et on s’est vraiment éclaté sur la tactique courant entre les iles, avec 4 bonnes courses, un bon plateau, et du jeu »

En « 104″, la surprise est venu du fait que la suprématie des Viperistes a été remise en cause. Le Spitfire nouvelle mouture mené par  Jonathan Loday et Frédéric Denis  gagnent 3 des 4 courses. Un dématage dans la seconde du samedi les relègue à la 4ème place laissant un podium 100%  « serpentard ».

Belle flotte de 21 HC16 dominée par  Barthélémy Huet de Froberville d’Arradon avec Marie Gendron devant les carnacais Loïs Berrehar et Emmanuel de Colombel. Les frères Belbéoch donnent une touche multi-générationnelle à ce podium. En Dart 18 c’est encore un local qui s’impose: Christophe Le Hay et Stéphane Glatigny devant Pierre Betsch et Isabelle Monod. Emmanuel Dode et Kristina Opletalova sont 3èmes.

Chez les autres C3, Jolann Neiras et Denis Rochefort imposent leur SL16 devant celui des frères Trebaol. Sophie de Servigny avec Vianney Bergot place le premier SL15.5 sur la 3ème marche de ce classement. Les « honneurs de la ligne » reviennent au gros Nacra 20 pieds du distributeur  Francis Ferrari associé à Pierre-Jean Valer, malgré une pénalité d’une 1/2 heure pour une bouée oubliée le dimanche matin, ils distancent les Tornados présents.

Comme le beau Championnat de France espoir SL15.5: la formation des jeunes est en temps réel (Tyka, 15.5, SL et HC16). Le jeu de la régate en catamaran est subtil, demande de l'anticipation par la vitesse des supports et leur capacité multiple de gain au vent. Ainsi la dimension tactique et le contact sont des piliers majeurs de l'intérêt de notre sport . photo: Franck Tiffon

L’intersérie et le temps compensé c’est indispensable sur les régates de club et quelques rassemblements sympathiques. Sans même parler d’équité (les ratings restent un sujet de conversation sans fin et un peu stérile), le jeu en cata consiste à frotter, revenir sur une belle vision, contrôler ou attaquer ses camarades de plan d’eau. Ainsi sucer la roue en comptant sur le temps qui est du par celui devant, ou sortir sur la ligne en jouant d’un mât plus haut présentent  un intérêt sportif médiocre et génèrent des frustrations qui n’incitent pas à revenir ou dire à ses copains de venir partager des émotions.

En guise de clin d’oeil on peut faire remarquer  que l’AC45, les X40 et les JO c’est du temps réel. Pour les pratiquants de base, les « club member »  en fonction de vos goûts et programmes,voici  un tour d’horizon de 7 solutions offertes en catamaran de sport. Il y a du choix.

La monotypie est la première réponse, il y a des séries historiques comme le Dart 18, qui depuis plus de 30 ans est idéal pour commencer et bien plus  en couple ou parent/enfant et permet un solo efficace et safe. L’association l’Afidart et surtout un groupe de compétiteurs très sympa qui se retrouve sur les épreuves importantes et des spots en bretagne et dans le sud-ouest et aussi des régates internationales relevés sont les atouts remarquables. Il faut noter le Championnat du Monde à Carnac en 2013.

Le toujours fringant quadragénaire Hobie Cat 16 est bien sur très répandu, orienté jeune en France par la ffvoile, il y a d’entrée un niveau certain, la barre des 300 classés français va être atteinte en 2011. C’est un support puissant, attachant et pas toujours facile à dompter. Une base importante de pratiquants pour progresser dans le sud, mais aussi sur la façade atlantique, la Hobie Way of life est en train de revenir fort sous l’impulsion de la nouvelle présidente de l’asso. française, la double world champ. Françoise Dettling. Son   travail  et son énergie se voient déjà sur la Catagolfe, qui après le Duc d’Albe regroupe plus de 20 Zobie. En 2012: le très relevé Championnat d’Europe est à la sortie du Golfe du Morbihan.

Pour les cata plus techniques, le Viper entend faire valoir son succès commercial actuel (50 catas en France selon la Classe) pour s’imposer comme le support de référence pour les équipages légers, segment ouvert par le génial Spitfire d’Yves Loday il y a 10 ans.

Si vous voulez choisir votre support et courir en temps réel les catamarans  à box rule sont faits pour vous. Le succès de la Formule 18 depuis plus de 10 ans repose sur un équilibre fort: une évolution technique contrôlée qui font que des Tiger dessinés en 1994 gagnent le National Espagnol et  le Championnat Nord Américain  en 2010 et qu’un Capricorn dessiné il y a 10 ans est en tête du premier Championnat d’Amérique du sud F18 à Buenos Aires. Il est possible de multiplier les exemples et de montrer que c’est le niveau des compétiteurs qui permet de se positionner, en particulier sur les raids qui ont la faveur des pratiquants. La F18 est ouverte pour les équipages de 130 à 170 kg, vous trouvez des flottes partout en France (près de 400 classés ffvoile sur le classement national individuel). Le niveau général est exigeant et homogène, vous ne serez devant que si vous naviguez bien, pas de hold-up possible: acheter le dernier bateau sortie n’est pas l’assurance de gagner, juste parfois de se faire chambrer par les potes hilares. Bref du sport, du vrai, en sachant que 18 pieds et 180 kg c’est pas mal dans la brise.

Pour les solitaires les Classe A sont des bijoux. Un circuit national entre La Baule et le Sud et un Championnat du Monde de folie, un spot français sur le lac de Sanguinet si vous voulez apprendre vite. Les évolutions techniques comme les foils ne donnent un avantage que dans 12-15 knot en permettant de contrôler la gîte et de glisser plus fort. Avec les briscards (j’ai pas dit vieux ;-) ) sur ce circuit, gagner 2 à 5 place par an dans la hiérarchie est un  challenge honorable.

Enfin la F16 essaie de faire sa place en France, mais ce segment est bien vampirisé par les Viper pour le moment. A suivre.

Un petit mot pour les Tornado car si la France ne permet plus la régate temps réel sur ces bateaux extra-ordinaires, les Championnats d’Europe et du Monde offrent un super mini-circuit que vous pouvez agrémenter avec les semaines allemandes traditionnelles RV des Tornadistes.

A l’heure des choix économique et de gestion de son temps, dès que vous sortez de votre club, la régate coûte cher, autant se payer la qualité du temps réel.

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