Le vainqueur d’Alméria en Extreme 40 sur Alingui
a sauté dans un avion pour rejoindre l’équipe française qui s’entraîne en baie de Quiberon. Cela mérite un petit rappel sur le parcours de Yann Guichard. Après un titre de vice-champion du monde jeune 420 avec Pierre Pennec, les deux protégés de Claire Fountaine vont faire une brillante préparation Olympique, à la lutte avec les féroces briscards de l’équipe française de Tornado. Les jeunots surdoués défiant tous les pronostics gagneront leur ticket pour Sydney à force de performances. Malgré une blessure (en VTT !) de Pennec au poignet, peu de temps avant les jeux, le jeune équipage joue pour le moins et fort crânement, une médaille. Ce n’est que le dernier jour dans une option osée qu’ils tombent du podium. Pierre Pennec et Yann Guichard se séparent.

Yann Guichard entreprend alors une seconde préparation olympique en Tornado mais en tant que barreur. Et ça marche. Avec Espagnon, puis le véliplanchiste Guyader comme équipier, ils vont se hisser parmi les meilleurs mondiaux, une place de 3ème lors des Championnats du Monde Tornado 2008 concrétise ce top niveau sur une longue période. Cependant point de sélection aux JO à Athènes. Qu’à cela ne tienne, le beau gosse de l’Île-aux-Moines intègre le monde du large par le haut. Il mène en parallèle, très intelligemment une trajectoire avec des succès en D35 et surtout en Extreme 40 (second du circuit en 2009 et 2010) dont il devient un des piliers.

Yann Guichard est donc aujourd’hui un choix pertinent et logique pour barrer un AC45 français. Si « Mr Multihull » s’est révélé particulièrement performant dans le mou/médium, gageons que Yann Guichard va apporter la touche de folie nécessaire pour frôler les limites des catas à aile rigide quand le vent monte. Darren Bundock avec un parcours similaire va prendre le manche d’Oracle à la place de Coutts. L’australien qui n’aime rien tant que de machouiller son écoute de GV en F18 vient de déclarer que si la situation est sous contrôle, cela signifie que l’on ne va pas assez vite… Cela promet spectacle et bagarre. Pour finir il faut noter que le point commun entre Peyron et Guichard est que les deux ont barré Alingui. De là à imaginer une équipe franco-suisse…

Comme le beau Championnat de France espoir SL15.5: la formation des jeunes est en temps réel (Tyka, 15.5, SL et HC16). Le jeu de la régate en catamaran est subtil, demande de l'anticipation par la vitesse des supports et leur capacité multiple de gain au vent. Ainsi la dimension tactique et le contact sont des piliers majeurs de l'intérêt de notre sport . photo: Franck Tiffon

L’intersérie et le temps compensé c’est indispensable sur les régates de club et quelques rassemblements sympathiques. Sans même parler d’équité (les ratings restent un sujet de conversation sans fin et un peu stérile), le jeu en cata consiste à frotter, revenir sur une belle vision, contrôler ou attaquer ses camarades de plan d’eau. Ainsi sucer la roue en comptant sur le temps qui est du par celui devant, ou sortir sur la ligne en jouant d’un mât plus haut présentent  un intérêt sportif médiocre et génèrent des frustrations qui n’incitent pas à revenir ou dire à ses copains de venir partager des émotions.

En guise de clin d’oeil on peut faire remarquer  que l’AC45, les X40 et les JO c’est du temps réel. Pour les pratiquants de base, les « club member »  en fonction de vos goûts et programmes,voici  un tour d’horizon de 7 solutions offertes en catamaran de sport. Il y a du choix.

La monotypie est la première réponse, il y a des séries historiques comme le Dart 18, qui depuis plus de 30 ans est idéal pour commencer et bien plus  en couple ou parent/enfant et permet un solo efficace et safe. L’association l’Afidart et surtout un groupe de compétiteurs très sympa qui se retrouve sur les épreuves importantes et des spots en bretagne et dans le sud-ouest et aussi des régates internationales relevés sont les atouts remarquables. Il faut noter le Championnat du Monde à Carnac en 2013.

Le toujours fringant quadragénaire Hobie Cat 16 est bien sur très répandu, orienté jeune en France par la ffvoile, il y a d’entrée un niveau certain, la barre des 300 classés français va être atteinte en 2011. C’est un support puissant, attachant et pas toujours facile à dompter. Une base importante de pratiquants pour progresser dans le sud, mais aussi sur la façade atlantique, la Hobie Way of life est en train de revenir fort sous l’impulsion de la nouvelle présidente de l’asso. française, la double world champ. Françoise Dettling. Son   travail  et son énergie se voient déjà sur la Catagolfe, qui après le Duc d’Albe regroupe plus de 20 Zobie. En 2012: le très relevé Championnat d’Europe est à la sortie du Golfe du Morbihan.

Pour les cata plus techniques, le Viper entend faire valoir son succès commercial actuel (50 catas en France selon la Classe) pour s’imposer comme le support de référence pour les équipages légers, segment ouvert par le génial Spitfire d’Yves Loday il y a 10 ans.

Si vous voulez choisir votre support et courir en temps réel les catamarans  à box rule sont faits pour vous. Le succès de la Formule 18 depuis plus de 10 ans repose sur un équilibre fort: une évolution technique contrôlée qui font que des Tiger dessinés en 1994 gagnent le National Espagnol et  le Championnat Nord Américain  en 2010 et qu’un Capricorn dessiné il y a 10 ans est en tête du premier Championnat d’Amérique du sud F18 à Buenos Aires. Il est possible de multiplier les exemples et de montrer que c’est le niveau des compétiteurs qui permet de se positionner, en particulier sur les raids qui ont la faveur des pratiquants. La F18 est ouverte pour les équipages de 130 à 170 kg, vous trouvez des flottes partout en France (près de 400 classés ffvoile sur le classement national individuel). Le niveau général est exigeant et homogène, vous ne serez devant que si vous naviguez bien, pas de hold-up possible: acheter le dernier bateau sortie n’est pas l’assurance de gagner, juste parfois de se faire chambrer par les potes hilares. Bref du sport, du vrai, en sachant que 18 pieds et 180 kg c’est pas mal dans la brise.

Pour les solitaires les Classe A sont des bijoux. Un circuit national entre La Baule et le Sud et un Championnat du Monde de folie, un spot français sur le lac de Sanguinet si vous voulez apprendre vite. Les évolutions techniques comme les foils ne donnent un avantage que dans 12-15 knot en permettant de contrôler la gîte et de glisser plus fort. Avec les briscards (j’ai pas dit vieux ;-) ) sur ce circuit, gagner 2 à 5 place par an dans la hiérarchie est un  challenge honorable.

Enfin la F16 essaie de faire sa place en France, mais ce segment est bien vampirisé par les Viper pour le moment. A suivre.

Un petit mot pour les Tornado car si la France ne permet plus la régate temps réel sur ces bateaux extra-ordinaires, les Championnats d’Europe et du Monde offrent un super mini-circuit que vous pouvez agrémenter avec les semaines allemandes traditionnelles RV des Tornadistes.

A l’heure des choix économique et de gestion de son temps, dès que vous sortez de votre club, la régate coûte cher, autant se payer la qualité du temps réel.

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