Talentueux, souriant et décontracté, Billy B. est un grand Champion. photo: Billyb.canablog

Le tahitien est incontestablement le plus doué de sa génération et parmi les plus titrés, peu importe le support, sa capacité d’adaptation est incroyable. Tout commence par le Hobie Cat 16 et sa flotte internationale exigeante. Il devient Champion du Monde jeune Hobie Cat 16 dès 1997 et en 1999 et il est encore vice-Champion du Monde jeune en 2000.

Vice-Champion du Monde militaire voile en 2007, vice-Champion d’Europe Tornado en 2007 meilleur français, Champion du Monde Dart 18 en tant qu’équipier en 2008, 3ème du Championnat du Monde F18 en 2012, il est Champion du Monde F18 en 2013 et dans le mois qui suit, il devient maintenant le premier Champion du Monde Nacra 17 de l’histoire avec Marie Riou qui rentre ainsi par la grande porte dans le monde du catamaran.

Pour le Championnat du Monde Classe C de l’automne  (la petite Coupe de l’América) au sein du team Hydros dirigé par son compère et équipier Jérémie Lagarrigue, ils font partie des clients (très) sérieux. L’année Billy  ZE king n’est donc pas terminée. Second de la sélection pour les JO de 2008, le tahitien et son équipière ont commencé de la plus belle des manières le cycle qui va jusqu’à Rio en 2016.

Quelques mots de Marie Riou la queen du Nacra 17 (source FFVoile):« Après les bons résultats des RS :X et des 470, on voulait montrer que le Nacra français était là. Ça nous a mis un beau challenge car l’équipe est belle. Les suivants auront du mal à faire mieux mais ils pourront faire aussi bien ! Je suis contente d’être passée en cata, le support est génial, le bateau va vite. Je ne connaissais pas le catamaran avant et je n’avais pas l’habitude de dépasser les 10 nœuds sur l’eau ! C’est très très fun et, avec Billy, c’est génial. Il m’apporte énormément. Je prends note de tout ce qu’il me dit et le voir arriver ici avec déjà un titre mondial, ça m’a mis en confiance. Je sais que je navigue avec l’un des meilleurs barreurs en catamaran. Il sait ne pas se prendre la tête et c’est un très bon barreur. Il sait faire avancer le bateau, il a le feeling. »

Billy Besson et Marie Riou parmi les favoris de ce premier Championnat du Monde. photo: ISAF.

Billy Besson / Marie Riou, Moana Vaireaux / Manon Audinet et Audrey Ogereau / Matthieu Vandame constituent la catarmada française à l’assaut du podium du premier Championnat du Monde Nacra 17 qui commence la semaine prochaine en hollande.
Farnck Cammas /  Sophie de Turkhein seront-ils en renfort ? Même en l’absence de Ingrid Petitjean (heureux évènement) / Olivier Backès, seuls les hollandais pourront prétendre barrer la route à une équipe de France en avance en ce début de cycle olympique par un travail de groupe efficace sous la houlette de Franck Citeau et des techniciens de l’Ecole Nationale de Voile et des Sports Nautiques. Le niveau de pratique entre les deux nations fortes et structurées et le reste du monde  devrait progressivement se niveler surtout que des talents arrivent (Waterhouse, Martinez).

Le Nacra 17: un catamaran dont la mise au point est en cours

Une soixantaine d’équipages d’une vingtaine de nations sont annoncés, l’effectif est encore réduit, cela reste modeste pour une série « mondiale », mais gageons que cela va changer dans les années à venir.

Le bateau est délicat à conduire, les clubs members qui naviguent avec sont encore en phase de domptage du bestiau. Les foils en C, seuls sans stabilisateurs sur les safrans ne permettent pas un vol confortable. Le bateau reste terriblement efficace avec un gros potentiel reposant sur un poids léger du support, avec 135 kg, il est plus rapide et plus bas au portant qu’un F18. Cependant le Nacra 17 demeure  « un peu » ;-) encore dans une phase de mise au point sur des points essentiels comme le mât qui reviendra un jour en carbone, les dérives tronquées de 12 cm et d’autres aspects structurels sérieux, sans doute générés par les amerrissages.

En terme de fiabilité et de durabilité dans la performance, le Tornado Marstrôm reste une référence capable d’essuyer une olympiade sans se déformer, le Nacra doit faire ses preuves sur ce point.

Les hollandais placent leur top barreur comme équipier: un choix judicieux ?

Le choix hollandais de systématiser les barreuses ne semble pas pertinent en ce début de cycle et le modèle « latin » des machos sur le stick donne des résultats. Cependant il faut voir comment les équipières résisteront physiquement aux saisons d’ « Olympic circus » complètes pour apprécier le choix batave. Reste les aspects spécifiques de l’équipage mixte à considérer sur une durée de 4 ans et plus si affinités… avec une vie de couple sportif à concilier avec la vie. La plus grosse nouveauté (et difficulté ?)  de la série olympique catamaran est bien dans la gestion de la mixité avec la recherche de la performance.

Le Nacra 17 peut il devenir une série populaire ?

Pour le moment l’engouement est fort et la série est alimentée par les pointures issues de la F18 et des anciens du Tornado, cependant à 25.000 euros pièce le prix du Nacra 17 reste un frein pour se lancer dans une série encore ouverte. Attention que tous ces bémols, défauts de jeunesse,  ne condamnent pas cette série à un élitisme réservé à un petit club restreint qui ferait perdre de son intérêt à la série olympique et la fragiliserait. Le catamaran est un sport populaire et facile d’accès le pari du Nacra 17 sera réussi lorsqu’on le verra sur les plages: l’identification du club member avec son Champion sera possible et placera  ce support dans la catégorie des grandes séries olympiques à l’instar du 470 ou du Laser.

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