Ce qui manque à Spithill, Ainslie et cie: quelques dizaines d'heures de descente dans la brise. photo:F. Tiffon

Outre le fait que voler est littéralement une nouvelle dimension pour la Coupe, c’est une séquence plutôt classique de l’apprentissage du cata de sport que vient de vivre Oracle 17.

Spithill et tout les newbe font illusion dans la molle, bon toucher sens du jeu etc… dès que ça monte rester à l’endroit demande un vécu moins cher à acquérir à mon sens en HC16, surtout en HC16 qui est plutôt robuste   (dommage de le sortir de la filière jeune)  ou en F18 qu’en AC72.

A Naples dans la piaule les ex-Tornadistes: Bundock (hormis son bateau qui part en morceau), Ashby (Barker lui passait la barre au portant) et Guichard étaient bien moins tendu que Hutchinson et Spithill.

Comme beaucoup, je pense qu’il devrait y avoir plus de cata boy à bord spécifiquement pour ces situations là.

Sur le canote, en terme d’équilibre toute la poussée vélique est derrière, pas de spi et même une voile d’avant diminuée (ça se comprend), mais pas assez ouverte, voler au dessus du clapot signifie descendre les dérives et donc accentuer le potentiel croche-pied, font que la bouffe pas assez anticipée, entraîne le piqué des étraves, qui tiennent un moment mais la partie horizontales des foils des dérives est alors en incidence plongeante et surtout plus assez d’appui dans les pelles pour abattre et c’est le drame. Les fins techniciens corrigeront cette approche rapide et synthétique.

Ouvrir l’aile en grand afin de la mettre en travers est un autre moyen de diminuer la poussée.
Rester « vent du cul dans la plaine » et, c’est plutôt fin, ne pas déclencher le turbo tout en conservant de la vitesse pour absorber la bouffe.
Bref une des grandes spécificités techniques de la nav en cata de sport quand le vent monte.

Les oracle boys ne se blessent pas, ils affirment que le programme n’est pas retardé, un second jouet étant prévu, ils viennent juste de casser le mulet. Apprentissage avec des moyens.

Une fois au tapis est le minimum syndical, après c’est la capacité d’apprentissage de Spithill et du staff Oracle qui fera la différence, je n’ai pas trop d’inquiétude.

ETNZ est moins audacieux dans les formes et son système de dérives complexes offre surement un réglage nose-up, ou du moins une composante pigeon-vole ou pigeon-coule variable, sûrement appréciable quand ça pousse. Surtout qu’ils ont pas droit aux volets. Plus de détails et d’excellents croquis: ici ( je recommande le forum de Cup in Europe qui m’a permis de trouver cette page).

Artémis me fait peur par la finesse du superbe design (surtout si c’est Hutchinson ;-) ).

© Guilain GRENIER/ ORACLE TEAM USA

Voler en catamaran n’est pas simple. Les AC72 défrichent une terra incognita avec tous les aléas que cela induit. Dérives en C, en T, en L, en forme complexe comme ETNZ ou le projet de 32 pieds monotypes, tout est surement plus facile sur les plans que sur l’eau. Pas de blessé mais une aile bien abimée par son séjour dans l’eau. Cet AC72 est le premier des deux que le defender peut construire pour l’année prochaine. Selon Oracle ce coup dur n’affecte pas leur planning. Bon, les images font un peu peur et big boss Ellison peut sortir le chéquier.

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